Maison Uncategorized Que s’est-il passé lors des élections choc en France et que va-t-il se

Que s’est-il passé lors des élections choc en France et que va-t-il se

par Véronique Munoz

Publicité

Dimanche soir, la joie : les électeurs français ont, une fois de plus, tenu l’extrême droite à l’écart du pouvoir. Lundi matin, l’incertitude : un parlement sans majorité absolue, des alliances fragiles et la menace de prochaines années turbulentes.

Publicité

Le président français Emmanuel Macron a convoqué des élections législatives anticipées pour « clarifier » la situation politique. Mais après les résultats surprenants du second tour, la situation est plus trouble qu’elle ne l’a été depuis des décennies.

Alors qu’une vague de soutien à la coalition de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a fait échouer le parti d’extrême droite du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen , la politique française est désormais plus désordonnée qu’elle ne l’était avant le vote.

Alors, qu’avons-nous appris hier soir, qui pourrait être le prochain Premier ministre français, et le pari de Macron a-t-il été « payant » ?

Une victoire surprise, mais pas décisive

Après avoir mené le premier tour de scrutin dimanche dernier, le RN était plus proche que jamais des portes du pouvoir et était sur le point de former le premier gouvernement d’extrême droite français depuis le régime collaborationniste de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mais après une semaine de marchandages politiques, au cours de laquelle plus de 200 candidats de gauche et du centre se sont retirés du second tour pour éviter une division du vote, le NFP – un regroupement de plusieurs partis allant de l’extrême gauche aux plus modérés – est sorti avec le plus de sièges au second tour décisif.

Le NFP a remporté 182 sièges à l’Assemblée nationale, ce qui en fait le groupe le plus nombreux sur les 577 sièges du Parlement. L’alliance centriste d’Emmanuel Macron, Ensemble, qui était loin derrière en troisième position au premier tour, a réalisé une forte remontée pour remporter 163 sièges. Et le RN et ses alliés, bien qu’en tête au premier tour, ont remporté 143 sièges.

Cela signifie-t-il que le NFP a « gagné » les élections ? Pas tout à fait. Bien que la coalition ait obtenu le plus grand nombre de sièges, elle est loin d’avoir atteint les 289 sièges nécessaires pour une majorité absolue, ce qui signifie que la France se retrouve désormais avec un parlement sans majorité absolue. Si cela a été une victoire pour quelque chose, c’est bien pour le « cordon sanitaire », le principe selon lequel les partis traditionnels doivent s’unir pour empêcher l’extrême droite de prendre le pouvoir.

L’extrême droite tenue à distance, mais plus puissante que jamais

C’était censé être un sacre. Des foules de sympathisants s’étaient entassées dans les salles de réunion du parti RN à Paris et dans ses antennes dans tout le pays, pour assister à un moment que beaucoup pensaient avoir mis des décennies à préparer : la confirmation que leur parti, et sa politique anti-immigrés, longtemps taboue, avait remporté le plus grand nombre de sièges au parlement français.

Mais les choses n’ont pas été aussi simples. L’ambiance s’est envenimée lorsque les sympathisants ont vu le RN retomber à la troisième place.

Jordan Bardella, le leader de 28 ans choisi par Le Pen pour redorer l’image du parti et le purger de ses racines racistes et antisémites, s’est montré dyspeptique. Il a dénoncé les « accords électoraux dangereux » conclus entre le NFP et Ensemble qui ont « privé le peuple français » d’un gouvernement dirigé par le RN.

« En décidant de paralyser délibérément nos institutions, Emmanuel Macron a désormais poussé le pays vers l’incertitude et l’instabilité », a déclaré M. Bardella, qualifiant le NFP d’« alliance du déshonneur ».

Il ne faut cependant pas sous-estimer le succès du RN. Lors des élections de 2017, lorsque Macron est arrivé au pouvoir, le RN n’avait remporté que huit sièges. En 2022, il a grimpé à 89 sièges. Lors du vote de dimanche, il en a remporté 125, ce qui en fait le plus grand parti individuel. Cette unité signifie qu’il restera probablement une force puissante au prochain parlement, tandis que la solidité de la coalition de gauche reste à tester.

Tu pourrais aimer Reed